Portraits

« Ne pas avoir le droit à l’erreur »

Rencontre avec Eneko alias Fat Mustang, gérant du tattoo shop Zakura Tattoo basé à Anglet, où il pique avec sa pierceuse, Diane. Son premier tatouage fait à 19 ans...

Le 11 novembre 2016

Rencontre avec Eneko alias Fat Mustang, gérant du tattoo shop Zakura Tattoo basé à Anglet, où il pique avec sa pierceuse, Diane.

Son premier tatouage fait à 19 ans lui a laissé un souvenir un peu « flou », pour reprendre les mots de Fat Mustang, aujourd’hui âgé de quarante ans. « Il représentait une rose noire que ma sœur ainée et moi devions nous faire tatouer, mais elle ne l’a pas fait ! »

Quel est ton premier souvenir d’enfance en matière de tatouage ?
« Je devais avoir 13 ans ! J’ai commencé à écouter du hard rock et mon oncle m’a fait découvrir AC/DC, Black Sabbath, Led Zeppelin. C’est à ce moment que j’ai commencé à faire attention aux tatouages sur les rock stars comme Bon Scott et Lemmy… Je me souviens que je me disais que lorsque je serai grand, j’aurai des tatouages. »

Quand est-ce que le tatouage s’est imposé comme un métier ?
« Après le lycée, j’ai commencé comme apprenti dans un studio d’animation où un des dessinateurs m’a dit qu’un tatoueur à San Sebastian (Pays basque espagnol) cherchait un apprenti. Il m’a proposé de le rencontrer si j’étais intéressé car j’avais l’air d’aimer le tatouage. Dans un premier temps ma famille a refusé car d’une part ce n’était pas très bien vu, et d’une autre part parce que je venais de commencer dans le monde de l’animation. Mais j’ai eu comme un déclic pour le tatouage, j’ai voulu apprendre à en faire, puis en porter aussi ! »

Qu’est ce que tu aimes dans le tatouage ?
« Le fait de ne pas avoir le droit à l’erreur, d’avoir un support vivant, le rapport plus proche avec les clients… Le tatouage a tout changé dans ma vie, je n’ai plus que ça en tête. »

Quels sont tes artistes tatoueurs préférés et tes influences ?
« Shige, Victor Portugal, Chris Crooks, Robert Hernandez, Fredy Tomás, Alix G et tant d’autres ! Et au niveau des influences on peut parler de l’art asiatique en général, le ukiyo-e, le sumi-e, les sculptures, masques, les arts martiaux, le paysagisme, et d’un autre coté le background rockeur et métalleux dark que j’ai. »

Tu aimes pratiquer quel style par rapport aux autres lorsque tu tatoues quelqu’un ?
« J’aime beaucoup le tattoo asiatique, le réalisme black¬gray et le mélange des deux. »

Comment décrirais tu ton travail de tatoueur ?
« Très dur ! Je suis en apprentissage constant, toujours à la recherche de mon style. »

Quelle recommandation donnerais-tu à une personne qui veut devenir tatoueur ?
« De beaucoup travailler son dessin, de beaucoup écouter les conseils des pros, de ne pas trop écouter les amis et la famille qui te disent que tu es très bon. D’être à l’écoute des clients, même si parfois c’est dur. D’être humble, persévérant, et surtout d’être honnête avec soi-même. De faire ça parce qu’on aime le tatouage et pas par mode. »