Stanislaw Wilczynski, maître du Digimatism

Entretien avec un tatoueur – Entre un passage à Milan ou Varsovie dans le courant du mois de novembre pour tatouer, Stanislaw Wilczynski habite Moscou où il s’est fixé pour mission de créer son propre style de tatouage (!) qu’il dénomme lui-même, digimatism. TattooMe lui a rendu une e-visite pour lui poser quelques questions.

Quand est-ce que tu as décidé de devenir tatoueur ?
« Après sept ans à travailler dans le domaine industriel et technologique, je me sentais épuisé. Travailler dans un bureau n’est pas pour moi, je voulais créer ! En 2013, j’ai finalement décidé de changer le cours de ma vie, et après avoir testé différentes choses je me suis mis au tatouage. Ouais, cela m’a inspiré, je voulais en faire depuis longtemps. »

Comment tu as commencé ?
« J’ai acheté un kit pour démarrer, et au début je dessinais des croquis, je tatouais mes amis. J’ai compris le côté technique du tatouage assez rapidement, mais je sais que pour trouver son propre style cela va me prendre plus de temps. »

Qu’est ce que tu aimes dans le tatouage ?
« Je pense que le tatouage est une manière de modifier son corps, c’est-à-dire de le modifier en ajoutant un code visuel qui reflète ton état d’esprit. Puis bon, le tatouage de toutes les façons c’est cool, non ? »

« Le premier tatouage que j’ai vu est celui de mon grand-père, sur sa main. Il racontait que c’était une erreur de jeunesse, et il essayait souvent de le cacher lorsqu’il était en public. »

Je ne vais pas dire le contraire. Et peux-tu me dire quels sont les tatoueurs dont tu aimes le travail ?
« La plupart des artistes suivent la tendance du moment, ils travaillent dans une optique qui est « commerciale », cela fait qu’ils se ressemblent tous les uns et les autres. C’est pourquoi je préfère les personnes qui veulent développer leur propre style, leur vision personnelle des choses. J’aime par exemples des tatoueurs comme Servadio et Seanfromtexas. »

Quelles sont tes influences artistiques ?
« Je pense que tout l’art moderne du XX^e siècle m’influence grandement, je veux dire : l’art abstrait, l’expressionnisme, le minimalisme, le suprématisme, l’architecture constructiviste. Et aussi le monde de la musique techno ! »

Et dans le tatouage quel style aimes-tu travailler ?
« Je travaille sur mon propre style pour tatouer, je le développe, et il s’appelle Digimatism (Digital Suprematism), c’est un terme pour décrire l’abstraction pure des formes qui émanent des nouvelles technologies. Je tente de fusionner le suprématisme russe au minimalisme allemand avec une touche de futurisme japonais. »

Et en quelques mots comment peut-on décrire ton travail de tatoueur ?
« Droit, solide et noir. »

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