« Marquer à vie la personne en face de toi »

Emy, 25 ans, encre avec ses deux comparses — Jordan et Morgane — du côté de chez Linked Tattoo Shop, à Juan-les-Pins. Fille d’un immigré sicilien et d’une maman...
Le 24 janvier 2018

Emy, 25 ans, encre avec ses deux comparses — Jordan et Morgane — du côté de chez Linked Tattoo Shop, à Juan-les-Pins.

Fille d’un immigré sicilien et d’une maman espagnole, elle habite entre Cannes et Nice. Elle aime ce coin de la France, et il sera possible de la croiser du 29 avril au 1er mai à la convention de Cogolin.

Quel est ton premier souvenir d’enfance en matière de tatouage ?
« Ma mère et mon père se sont fait tatouer le jours de leur mariage, il y a 26 ans de cela ! C’était un cœur avec des ailes, une couronne et une inscription. Avec mes yeux d’enfants, je trouvais cela beau et mignon. Je pense que c’est mon premier souvenir d’enfance lié au tatouage ! Sinon, je coloriais mes potes sur les bancs de l’école aussi ! »

Quand est-ce que tu as fait ton premier tatouage ?
« C’était avec ma première machine, je m’en rappelle j’avais zoné sur des sites pour voir comment la monter, et j’ai voulu essayer sur moi pour ne pas faire de conneries. Ce n’était pas glorieux et ce qui est drôle c’est que je m’étais tatouée « Never Regret » !  C’est assez catastrophique comme souvenir, je devais avoir 15 ans ! Puis à 18 ans, je me suis fait tatouer deux oiseaux dessinés par mes soins. Et pour la petite histoire, cette pièce est un hommage à ma grand-mère qui avait de nombreux oiseaux chez elle, ça chantait de partout à toutes les heures de la journées, cela a bercé mon enfance ! »

Par Émie

Par Emy

Quand est-ce que tu as voulu devenir tatoueuse ?
« J’ai toujours aimé l’art, mais le cursus scolaire n’était pas vraiment fait pour moi : je dessinais beaucoup en classe, c’était un peu comme une échappatoire. Et un jour, je devais avoir avoir 14 ans, une copine m’a proposée d’aller faire un tour dans une convention de tatouage. Quand je suis arrivée là-bas, ça a été comme un déclic en voyant toutes ces personnes tatouées, les tatoueurs hyper concentrés derrières leurs machines. En rentrant chez moi, j’ai dit à mes parents que je voulais devenir tatoueuse ! »

Cela a été facile pour débuter en tant que tatoueuse ?
« Après le lycée, j’ai suivi des cours de graphisme par correspondance. Je savais que j’étais encore trop jeune pour travailler chez un tatoueur dans une boutique. Puis à 18 ans, après plusieurs refus de tatoueurs,  je suis tombée sur une petite boutique dans ma ville qui venait d’ouvrir. J’étais jeune, je n’avais aucune expérience du métier, mais mon premier boss m’a tout de même donné cette opportunité et m’a beaucoup donné durant 2 ans. »

Tattoo de Jordan

Tattoo de Jordan

Qu’est-ce que tu aimes dans le tatouage ? 
« Tout est génial dans le tattoo, c’est pour moi l’un des plus beaux métiers ! Nous sommes des gens libres, chacun peu s’exprimer comme il le veut, c’est tellement vaste ! Le tatouage englobe l’art en général : le dessin, la peinture, l’écriture, la sculpture, la photo, que sais-je encore ? Tu peux t’inspirer de moments de la vie quotidienne ! Le contact avec les gens est très important, il faut être à l’écoute, partager, discuter, échanger. Le tatouage c’est un moment de partage, tu marques à vie la personne en face de toi, les gens te font confiance. Il faut aimer les gens, être ouvert, savoir s’adapter à tout le monde… Le métier de tatoueur c’est un taff où tu évolues sans cesse, tu apprends chaque jour de ta vie, tu ne peux pas t’ennuyer, chaque jour est différent. J’ai encore tellement de choses à apprendre, et c’est cela qui me plaît ! En vérité, quand je me lève chaque matin, j’ai pas le sentiment d’aller au travail et c’est juste le pied quand tu vis de ta passion et de ce que tu aimes faire. »

Qui sont tes tatoueurs préférés ?
« Il y en a tellement ! Et chaque jour, je découvre de nouveaux artistes plus talentueux les uns que les autres ! Je peux te citer Samuel Rico, Kamil Czapiga, Frank Carrilho, Denis Torikashvili, Mark Ostein, Steven Compton, Lehel, Olie Siiz, Ivan Hack, Vitaly Morozov,  Lukas Zglenicki… »

Tattoo encré par Émie

Tattoo encré par Emy

Quelles sont tes influences ?
« Beaucoup de choses m’inspirent et m’influencent en vérité : les fleurs dans un jardin, une texture sur une sculpture, des tableaux. La musique joue aussi beaucoup sur la manière dont on travaille, elle influence nos envies. »

Comment décrirais-tu ton style ?
« Je ne sais pas si j’ai vraiment un style prédéfini, je suis encore jeune dans ce métier et je pense qu’il me faut encore du temps pour savoir où me situer réellement. J’aime travailler énormément de choses, et j’essaie de m’adapter au mieux à la demande de la clientèle de ma boutique. J’aime beaucoup travailler les détails et la finesse, comme j’aime travailler de la fatline et de la couleur. »

Tatoué par Morgane

Tatoué par Morgane

Tu pourrais me présenter ton studio ?
« Quand j’ai ouvert Linked Tattoo, il y a un peu plus d’une année, j’avais surtout envie que les gens s’y sentent bien ! Mon shop c’est un peu comme ma deuxième maison, c’est cosy et chaleureux, un mélange d’ancien et de nouveau. Il y a de la lecture, une borne d’arcade pour les plus geek (et ceux qui veulent battre notre score), et du bon son (et pas du JUL) ! On veux que nos clients se sentent bien car c’est parfois un moment assez stressant quand il s’agit d’un premier tattoo. Ce qui était aussi très important pour moi dans le shop, c’est que chacun des tatoueurs aient son propre box. C’est pour cela que j’ai fait quatre  grandes pièces pour chacun d’entre nous, c’est important pour les clients d’être à l’aise et de se retrouver tranquillement avec son tatoueur afin de pouvoir échanger, rigoler et discuter. Et puis en tant que femme, c’est vachement mieux d’être dans une pièce fermée car quand on doit se faire tatouer certaines parties du corps, on a pas vraiment envie de se montrer aux autres dans ces moments-là. »

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut devenir tatoueur ?
« Il faut être passionné avant tout, ne pas compter les heures et ne pas faire cela pour l’argent, beaucoup de jeunes voient le métier de tatoueur comme un métier à la mode, et s’imaginent pouvoir devenir les rois du pétrole et ouvrir des shops comme ils ouvriraient des pizzerias ! Il ne faut rien lâcher, et surtout être déterminé. Mais pour moi, le point le plus important c’est de savoir rester humble ! »

Tatoué par Émie

Tatoué par Emy

Une dernière chose à ajouter ?
« On va accueillir Sharlotte San en guest qui sera avec nous la première semaine de mai, et d’autres tatoueurs restent à confirmer dans les semaines à venir ! Si d’autres collègues tatoueurs sont motivés d’ailleurs, j’ai un grand box juste pour vous qui vous attend au shop ! »

Tatoué par Jordane

Tatoué par Jordan

Piqué par Émie

Piqué par Emy

Par Émie

Par Emy

 Encré par Émie

Encré par Emy

Encré par Émie

Encré par Emy

Par Émie

Par Emy

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