Portraits

Interview de Christian – L’encre du Peuple

Rencontre avec Christian, le tatoueur, de l’Encre du peuple, comme il le dit lui même, un type arrivé entre 2 générations et un amoureux du néo-japonais. Comme le veut...

Le 14 janvier 2016

Rencontre avec Christian, le tatoueur, de l’Encre du peuple, comme il le dit lui même, un type arrivé entre 2 générations et un amoureux du néo-japonais.

Comme le veut la coutume et avant d’entrer dans le vif du sujet est ce que tu peux m’expliquer un peu qui tu es, d’où tu viens et comment tu es arrivé ds le tatouage ? Tu peux nous parler un peu plus de tes années d’apprenti ? De tes influences ?

Je suis né à Belley, petite ville du Bas-Bugey où j’ai un shop qui s’appelle l’Encre du Peuple. Mon premier contact avec le monde du tatouage ? A 18 ans je bossais dans le bâtiment, suite à un accident du travail, j’ai décidé de marquer le coup en allant me faire tatouer chez Pierre, son shop s’appelait Body-art à Chambéry. Pendant la séance nous avons sympathisé, je lui ai montré mes dessins et il m’a proposé de me prendre comme apprenti. Tout en continuant à jouer du chalumeau la semaine, j’allais tous les samedis au shop de Pierre. Humer l’ambiance, souder les aiguilles apprendre à accueillir les clients…etc Puis tout c’est accéléré, premier tribal sur de la couenne de cochon et bien sûr, sur les copains. Flânerie curieuse dans les conventions qui étaient beaucoup plus rares qu’aujourd’hui ! Je me rappelle de celle de Lausanne avec toutes ses pointures : Tintin, Paul Booth, Bernie Luther, Dimitri, Philip leu..etc. On est dans les années 97/98. Ces années là, les premiers magazines spécialisés apparaissent en France, internet balbutie. Je me trompe peut être mais j’ai l’impression d’être arrivé entre 2 générations. C’était la fin des codes du tatouage à l’ancienne et le début de la démocratisation. Pour mes influences, je me définis comme autodidacte, étant gamin, je dessinais mes personnages préférés (Batman , Albator, Goldorak..enfin la crème, quoi !) A 15 ans j’ai découvert des groupes alternatifs : Bérurier noir, Banlieue rouge, Parabellum (hommage à Shultz) avec les composantes graphiques et les images percutantes des milieux militants. Je crois que cela à eu bcp d’influences sur mon dessin.

Tu as un apprenti aujourd’hui ? Comment tu l’as choisi ? Il y a 5 ans j’ai formé Nicolas. C’était un de mes clients et un jour il a débarqué au salon avec son book de dessins, il avait un bon coup de crayon…L’Effronté ! Il a travaillé avec moi comme tatoueur accompli pdt 3 ans. Je ne me suis jamais considéré comme un patron ou un maître, j’ai bcp appris de lui et je lui en remercie. Il vient de partir pour de nouvelles aventures, il a des envies de voyages, de découvrir de nouvelles cultures, il a bien raison.

Est ce que ton style a bcp évolué ? Est ce faire un raccourci que de dire que tu as un penchant pour le New-school et le néo japonais ?

C’est plutôt bien vu même si j’essaie de ne pas m’enfermer dans un style ! Si je veux être plus précis je dirai « néo traditionnel/illustration, néo japonais, le tout avec beaucoup de texture.

Aujourd’hui quels sont les projets qui te font le plus plaisir ? Est ce que tu as un dessin caché quelque part que tu rêverais de tatouer un jour ?

Dernièrement je me suis fais plaisir avec une tête de samouraï démon sur une cuisse, je suis en train de travailler sur une manchette bio organique, c’est un cover. J’ai aussi un beau dragon jap avec chrysanthème sur un dos fessier, que demande le peuple ! Pour le dessin caché…c’est une vaste question ! Heu…alors j’ai une geisha guerrière kitsune que j’ai dessinée pour une cliente qui m’a fait faux bond, le dessin est parfait pour une manchette féminine ou pas d’ailleurs. N’hésitez pas à me contacter.

Tu participes a bcp de conventions, qu’est ce que tu as ds les starting blocks ?

Cette année j’ai participé au Massilia tattoo fest, Barcelone tattoo expo, et Evian tattoo show. Quelques guests par ci par là. Je ne suis pas un gros bouffeur de conventions mais pourquoi ne pas en faire une de plus dans l’année, peut être du côté de la Belgique, il paraît que l’accueil et la vie nocturne sont formidables.

Si tu ne devais en choisir qu’une ? Barcelone me plaît beaucoup car même si on est là pour bosser cela se passe dans une ville magnifique, c’est un peu des vacances intenses pendant3 jours . Je ne comprends rien à ce que l’on me raconte entre anglais, castillan et catalan mais cela ne m’empêche pas de faire de belles rencontres. Et puis manger des tapas à 1heure du mat avec un 23degré au mois d’octobre… J’adore Evian tattoo show c’ est une convention très conviviale avec un niveau général de dingue. Je suis très fier d’y participer. Quand au Massilia tattoo fest, je n’ai pas assez de recul : c’était la première édition et je suis impatient d’être à la deuxième !

J’ai lu que tu avais un groupe de musique ? C’est tjrs la cas ? Tu peux nous en parler un peu ? En effet je faisais partie d’un groupe qui se nommait « Protocol’rebel ». Je parle au passé car on s’est arrêté il y a 2 ans maintenant. L’aventure a duré 7 ans, c’était du street punk engagé, notamment antifasciste. Mon seul regret est que nous n’ayons pas pris le temps d’enregistrer nos titres. Que de bons souvenirs.

Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour 2016 ? Que les journées fassent 48heures, de faire de belles rencontres (Amis Alsaciens, je serai en guest chez Siempre Tattoo en avril), Et plein de néo japonais !