Portraits

Honda Tsuyoshi : le Japonais qui tatoue à la main

Il pique et bourdonne et met ses aiguilles et son canon électrique au service de l’encrage sur épiderme : le dermographe (officiellement entré dans le dictionnaire Robert en 2014) est...

Le 8 avril 2016

Il pique et bourdonne et met ses aiguilles et son canon électrique au service de l’encrage sur épiderme : le dermographe (officiellement entré dans le dictionnaire Robert en 2014) est l’outil fédérateur de tous les tatoueurs contemporains… à quelques exceptions près. Honda Tsuyoshi fait partie de ces résistants. Exceptionnellement de passage en France à l’occasion du Cantal Ink 2016, il conciliera culture française du tattoo et irezumi. Précisions.

La forme de tatouage pratiquée par Honda Tsuyoshi est l’irezumi. Assimilée par abus de langage au tatouage japonais dans son ensemble, elle désigne pourtant une forme bien particulière de celui-ci. L’irezumi marque d’abord par ses dimensions, très larges : il n’est pas rare de croiser ses adeptes arborer une pièce courant du cou jusqu’au postérieur, quand elle n’épouse pas la forme du torse tout entier.

Forme ancestrale de l’encrage sur épiderme, l’irezumi se réapproprie une symbolique propre au tatouage nippon, de la fleur de cerisier au dragon en passant par la vague ou la carpe. Si sa valeur esthétique est largement reconnue en Occident, l’irezumi peine pourtant à sortir des carcans de la marginalité dans l‘Empire du soleil levant. La raison : il trop souvent associé aux yakuzas. Et ce n’est pas Honda Tsuyoshi qui apportera le démenti : de son propre aveu, le maître japonais, qui réalise la totalité de ses pièces à la main, compte une majorité de membres du crime organisé parmi sa clientèle…

Honda Tsuyoshi délaissera son atelier japonais pour participer au Festival International du Tatouage de Chaudes-Aigues les 2 et 3 juillet 2016. Quelques jours plus tard, on le retrouvera à la première convention de tatouage de Saint-Malo, les 9 et 10 juillet.