Une actrice iranienne s’attire les foudres du Parti à cause d’un tatouage.
IRAN – L’actrice iranienne Taraneh Alidoosti est au coeur d’une polémique suite à l’apparition en public d’un tatouage jugé féministe. Restons calme… Rendue célèbre pour son rôle dans Le Client...
Le 2 juin 2016
IRAN – L’actrice iranienne Taraneh Alidoosti est au coeur d’une polémique suite à l’apparition en public d’un tatouage jugé féministe. Restons calme…
Rendue célèbre pour son rôle dans Le Client du réalisateur Asghar Farhadi (prix interprétation masculine et scénario à Cannes cette année) Taraneh Alidoosti revient tristement sur les devant de la scène. Et met une nouvelle fois en lumière l’intolérance du régime iranien qu’elle avait déjà dénoncé il y a quelques mois.
Photo depicting a tattoo of feminism on the arm of actress Taraneh Alidoosti has stirred major debate in #Iran. pic.twitter.com/z0Enegbgfv
— Conor McCormick (@ConorMichael28) 1 juin 2016
A l’occasion d’un conférence de presse donnée en Iran à la suite de leur retour de Cannes, l’actrice a été photographiée avec un tatouage sur le bras représentant un poing à l’intérieur du symbole de la femme. Ouch. Il n’en fallait pas plus pour attiser la haine d’une partie du peuple persique. Une partie seulement car ce sont (une fois de plus) les conservateurs du pays qui lui sont tombés dessus l’accusant de féminisme, faute condamné par le partie. Certaines interprétations vont plus loin puisqu’on lui reproche également d’être favorable à l’avortement. Et là on tombe directement dans le domaine de l’illégal, re-ouch. Mais Taraneh Alidoosti ne se débine pas. Elle a ainsi twitté le message suivant « Gardez votre calme. OUI je suis une féministe » ajoutant qu’une féministe est « une personne qui croit en l’égalité politique, sociale et économique entre les sexes ».
بقیه قضایا هم مربوط به حریم شخصی میشه پس توقع توضیح بیشتر نداشته باشید. — Taraneh Alidoosti (@t_alidoosti) 31 mai 2016
Mis en fait, c’est quoi le problème de l’Iran avec les tatouages ?
C’est assez simple : l’Iran est un pays musulman, à très forte propension Chiiste, et qui se définit comme une République Théocratique Islamique. Comprenez qu’ils appliquent les lois coraniques. Un peu comme la France il y 115 ans avant la loi de 1901 et la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Or, les institutions considèrent que le tatouage rapproche le peuple des mécréants. Au même titre que de nombreuses modifications corporelles comme la taille des sourcils. C’est ainsi qu’en mai 2015 un projet de loi est adopté par le gouvernement interdisant les « coiffures sataniques, tatouages et épilations des sourcils ».
Et qui se fait tatouer en Iran ?
Principalement les stars et les sportifs de haut de niveau, notamment les footballeurs. Mais eux aussi sont attaqués par le régime comme le footballeur Sardar Azmoun récemment condamné à une suspension et une lourde amende pour avoir montré ses tatouages à l’occasion d’un match avec la sélection nationale. Le genre d’amende qui dissuade les gens comme vous et nous d’aller se faire piquer l’épiderme.
La petite « anecdote »
Taraneh Alidoosti avait déjà fait parler d’elle il y a quelques mois en dénonçant une publicité pour un aspirateur venue tout droit d’un autre temps. Pas l’aspirateur, la pub !
Le message publicitaire était simple : « Seulement pour les femmes ». On glousse en imaginant le brief de l’agence de pub qui a sorti cette pépite : « Bon les gars, le client veut une accroche bien vendeuse »…
On glousse mais seulement 2 secondes parce que dans les fait c’est quand même triste à pleurer. Taraneh s’était alors fendue d’un Tweet à sa manière : « Ceux qui pensent que l’aspirateur est réservé aux femmes (…) insultent non seulement les femmes mais aussi les hommes (…) qui ne considèrent pas leurs égaux comme leurs serviteurs ». On ne partage que trop son opinion.
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