Ces marques tatouées sur nos corps

Si JC Decaux en avait eu le premier l’idée, il est fort à parier qu’il aurait mis une bille sur l’homme pub. Ces personnes qui, pour différentes raisons, ont...
Le 15 juin 2020

Si JC Decaux en avait eu le premier l’idée, il est fort à parier qu’il aurait mis une bille sur l’homme pub. Ces personnes qui, pour différentes raisons, ont décidé de s’encrer un logo sur la peau poussant ainsi la société de consommation à son paroxysme : faire du consommateur le plus grand moyen de communication. Habile.

 

Le père du support publicitaire s’est fait doubler et d’autres ont eu l’idée à sa place. Le phénomène du skinvertising ‎a trouvé naissance aux US pour petit à petit se propager en Europe. Qui sont ces personnes qui s’encrent des logos sur la peau ? Quelles marques et pour quelles raisons le font-elles ? TattooMe s’est penché sur la question, non sans un certain plaisir.

Les aficionados

Sans doute les meilleurs. Ceux qui par plaisir se sont transformés en panneaux publicitaires criant ainsi haut et fort leur appartenance à une marque. C’est du pain béni pour les marques, mais cela n’arrive par hasard. On apprend ainsi que les marques les plus communément tatouées sur la peau des gens sont Harley Davidson et Zippo. Autant dire deux monstres sacrés qui ont su cultiver un mythe auprès de leur utilisateurs. D’ailleurs, on est pas client chez Harley. On fait partie de la famille ou on y est étranger.

La marque Harley, justement, a été bien aidée par la culture Hells Angels pour qui le tatouage fait partie des moeurs. On peut également cité la marque de whisky Jack Daniel’s que l’on retrouve fréquemment tatouée sur les peaux de ses consommateurs.

Tatouage Jack Daniels whisky

Tatouage réalisé par Tibo du studio A m’aime la peau

Le besoin d’appartenance

Phénomène plus récent, et largement véhiculé par des artistes personnes comme Swagg Man, certaines personnes ont ressenti le besoin de se faire tatouer des marques de luxe. On peut considérer que c’est une manière parfois peu habile de se floquer au nom des marques qu’elles n’ont pas les moyens de s’acheter. Ou alors il s’agit d’un joli pied de nez à leur compte en banque. C’est ainsi que des marques comme Louis Vuitton ont vu fleurir leurs logos sur nos peaux sans pour autant que ça ne fasse les affaires du head marketing… Pas vraiment la stratégie de marque recherchée par Vuitton, à priori…

Les invités surprises

Et d’autres marques, plus surprenantes, s’invitent parfois sur la peau des personnes tatouées. Parmi elles on peut citer Coca-Cola dont l’un des tatouages les plus célèbres a été tatoué par l’illustre Stéphane Chaudesaigues. D’autres marques comme Heineken et Mc Donalds rentrent dans le palmarès et nous autorisent à nous demander si les tatouages représentant leurs marques ne sont pas le fruit d’un pari perdu… ou d’une soirée qui a mal tourné !

Le tatouage et l’argent

Il existe aux USA des cas de figure où certaines entreprises paient des inconnus pour qu’ils se fassent tatouer leur nom, logo ou encore l’adresse de leur site internet contre plus ou moins forte rémunération.

Selon la taille et l’emplacement la contrepartie financière sera plus ou moins importante.

Ce fut notamment le cas de NYC Realtor, une entreprise américaine de courtage immobilier, qui a proposé une augmentation de 15%, aux employés qui se feraient tatouer le logo de l’entreprise (sans restriction de taille ni d’emplacement). Autant vous dire que 1. Soit les salariés étaient vraiment mal payés 2. Soit ils ont tapé dans le plus petit QI du Colorado pour réussir leur coup. Quoiqu’il en soit pari remporté car près d’un tiers des salariés se seraient fait tatouer le logo de l’entreprise.

Ce qui fut un buzz aux Etats-Unis aurait à coup sûr été un tollé en France.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Si le débat vous a divisé mais on a été surpris par la grande tolérance de vos échanges.

Pour les sceptiques les raisons du refus étaient nombreuses. Entre le trop plein de consommation, la peur de voir l’image de la marque évoluée négativement et le sentiment de devenir une pub dans un magazine vous étiez nombreux pour qui passer à l’acte est impensable.

 

Mais plusieurs d’entre vous ont confié être prêts à sauter le pas, contre de l’argent !
En gros, si ça permet de mettre du beurre dans les épinards sans s’en foutre partout, pourquoi pas ! Mais là encore pour la majorité d’entre vous l’argent seul ne suffit pas et vous souhaitez pouvoir choisir une marque qui vous tient à coeur et pour laquelle vous avez une certaine sympathie.

 

 

Et puis il y a les authentiques. Ceux pour qui l’amour qu’il porte à une marque ou à un produit les a poussé à passer le cap sans gagner un radis en échange. C’est du love à sens unique, une déclaration. Et c’est beau.


David Soul Vision, un tatoueur récemment installé à Paris et qu’on vous recommande vivement par ailleurs, a lui aussi eu l’occasion de tatouer 2 aficionados de la marque Jack Daniels.

Ce couple d’amoureux coquins qui ont souhaité rendre hommage à Hugh Hefner – le fondateur de Playboy – en se faisant tatouer l’emblématique lapin.

C’est d’ailleurs là où l’on reconnait la différence entre des institutions, comme Playboy, et des marques poubelles, comme Pornhub. Quand la première a réussi a créer autour d’elle une communauté de fans prêts à se tatouer leur logo pour peanuts, la seconde va utiliser des procéder beaucoup plus vivieux pour arriver au même résultat.

En complément : l’industrie du porno ou les raclures de fond de bidet

Il existe également plusieurs cas de figure recensés où des parents qui n’arrivaient pas à subvenir aux besoins de leurs enfants ont fini avec des adresses web de sites pornos tatoués sur leur visage (comptez moins de 4000$ pour vous faire floquer un bon PornHub sur le front).

Il est difficile de chier plus que ça sur un être humain. Bien sûr, certains nous diront que pour que cela soit possible il faut que parties s’accordent : la marque et le support la personne.  Mais à ceux là on répond qu’on serait curieux de voir de quoi ils seraient capables pour remplir les assiettes de leurs enfants un jour de pénurie. Car il faut garder à l’esprit que le RMI, aussi léger soit-il en France, n’est pas légion aux USA pays développé où le taux de pauvreté relatif (comme absolu) est le plus élevé. Devant la Grèce, sisi la famille…

C’est ainsi que plusieurs sites pornos ont accepté la proposition de Billy Gibby, père de famille canadien, qui est allé jusqu’à changé de nom pour se faire rebaptisé Hostgator(.)com en échange de 11.000$. Inutile de vous préciser qu’il est aujourd’hui bourré de regrets. Billy serait victime de bipolarité et a récemment mené une campagne auprès de marque plus respectables en leur proposant de se faire tatouer leurs logos sur le corps pour… financer le détatouage laser qu’il souhaite se faire sur le visage. Fûté Billy.

Les ONG : ces héros

Sans surprise, l’une des autres tendances au tatouage de marque  est le tatouage de logos d’organisations non gouvernementales et d’associations. Quelques exemples de ces tatouages sont les rubans de sensibilisation (rose pour le cancer du sein, rouge pour la lutte contre le sida, …) ou le panda de WWF.
Et plus récemment les logos de mouvements populaires qui se sont crées et que l’on a retrouvé sur nos peaux comme le tatouage de la tour Eiffel (Pray For Paris) à l’occasion des attentats du 13 novembre.

Mais cette fois il s’agissait d’un acte de soutien, une manière de ne pas oublier. Et il n’était pas question d’argent.

 


 

Un merci tout spécial à Mike pour sa proposition à laquelle nous ne donnerons pas suite pour l’instant !

Merci aux deux personnes qui nous ont fait part d’un échange hors du commun !

Et surtout merci à vous tous pour vos nombreux témoignages et retours d’expérience ! Et comme dirait Flora « allez, tchao les moutons » !

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