CARRIERE – Le monde du tatouage est impénétrable, ou presque. On trouve beaucoup d’appelés pour très peu d’élus. Qui sont ceux qui nous tatoueront demain ? Quels chemins empruntent-ils pour y arriver ? TattooMe vous présente le premier volet d’une saga consacrée aux tatoueurs de demain.
1er volet : Les apprentis tatoueurs
En France, nous avons la chance d’avoir de véritables pointures du tatouage dont certaines acceptent de transmettre leur savoir, leur expérience, leur technique mais aussi leur culture du tatouage en prenant un apprenti. Etre apprenti tatoueur, c’est faire des cafés, préparer les flashs (quand il y en a), aller acheter à manger pour l’équipe, nettoyer le plan de travail et le matériel de son maître tatoueur (parfois le studio tout entier), en échange de la transmission d’un savoir précieux qui pourra lui ouvrir des portes et l’emmener au rang d’artiste tatoueur confirmé.
Focus sur 4 apprentis à suivre de près.
- Pia, Art d’Corps, Limoges
- Kévin, BSA Tattoo Studio, Aix-en-Provence
- John, Café Ink, Le Havre
- Marjorianne, Studio 54, Nantes
Pia, apprentie tatoueuse à Art d’Corps (Limoges) :
- D’où viens-tu, quel est ton parcours ?
« Je viens de la région parisienne, à partir du lycée je me suis naturellement orienté vers des études en Arts Appliqués afin de développer mes compétences en dessin. S’en est suivie une spécialisation en Design Graphique de 5 ans. Mes études et mes expériences professionnelles en tant que graphiste m’ont beaucoup apporté, néanmoins j’étais terriblement déçue de finaliser mes projets derrière un ordinateur enfermée dans un bureau. En tatouant, j’aime le fait de travailler avec mes mains, de devoir acquérir des aptitudes manuelles complexes. J’adore aussi le fait de rencontrer de nouvelles personnes tous les jours, et de leur tatouer des choses vraiment importantes pour elles. J’aime particulièrement faire les « premiers tattoos », quand les clients repartent de la boutique avec un grand sourire alors qu’ils sont arrivés au rendez-vous avec la peur au ventre, angoissés de ne pas supporter la sensation des aiguilles. »
- Depuis quand es tu arrivé dans le milieu du tatouage ? Est ce que ça a été facile ? Quels obstacles as tu rencontré ? Comment as tu trouvé un maître tatoueur ?
J’ai rencontré Cyril lors d’une convention, j’avais mon book avec moi, qui a dû lui plaire puisque cela fera bientôt un an qu’il m’a donné la chance d’entrer chez Art d’Corps. L’apprentissage n’est pas du tout une période facile, mais ça en vaut tellement la peine ! Je prends énormément de plaisir à m’aventurer sur des tattoos qui représentent pour moi des sortes de petits « challenges ». J’ai aussi beaucoup de chance d’évoluer au sein d’une équipe qui est attentive à ce que je produis en terme de tatouage et qui a toujours de bons conseils pour que je puisse m’améliorer !
- Quel est ton style de prédilection pour l’instant? Et Pourquoi? Dans quel style aimerais tu te perfectionner?
J’aime particulièrement le noir et gris, ainsi que le dotwork. J’aime aussi travailler avec plusieurs épaisseurs de lignes de façon à apporter du rythme et du détail à une composition. Quand je dessine j’essaye toujours de concevoir une composition dynamique, qui ne soit ni trop compacte au niveau des détails, ni trop aérée pour que ça ne soit pas « fade ». Parfois je m’amuse aussi à faire des mariages d’éléments un petit peu originaux : une biche pansementée, un poisson nageant dans une composition florale, etc…
- Quels tatoueurs t’inspirent et pourquoi?
J’ai beaucoup été marquée par le travail de Maud Dardeau et Barbe Rousse. Au-delà d’être de belles démonstrations techniques, je trouve que leurs tattoos sont visuellement très poignants, tout en ayant des lignes très subtiles. J’admire aussi beaucoup le travail de Kelly Violence et Susanne König.
- As-tu des projets en tête?
Progresser. C’est aussi pour ça que j’aime le tatouage, j’aurais toujours quelque chose de nouveau à apprendre!
Kevin, apprenti tatoueur au BSA Tattoo Studio à Aix :
- Parles nous un peu de toi, pourquoi le tatouage?
- Et ton entré dans le monde du tatouage, c’était comment?
- Quel est ton style de prédilection, et vers quoi aimerais-tu t’orienter?
- De quels tatoueurs t’inspires-tu? Quelques grands noms à citer?
- Quels sont tes perspectives d’évolution?
- Alors, le tatouage t’a fait de l’œil depuis quand?
Mais la première graine était plantée et ce fut le début d’une grand histoire d’amour avec le tatouage. Je me suis donc renseigné sur ce métier pendant près d’un an avant d’envisager cette carrière. Par la suite, je me fis piquer l’avant bras gauche par Frank Baxter (ancien apprenti de Michael de Poissy) à l’époque chez Double Trouble à Rouen. Son style et sa technique furent le point de départ dans ma vie de tatoueur. Après une longue discussion avec lui, il me conseilla fortement d’apprendre à dessiner de manière professionnelle avant même de toucher à un démographe. Je pris donc la décision d’intégrer une formation sur deux ans en classe préparatoire d’école d’animation afin d’acquérir des bases techniques essentielles. »
- Comment as tu fait tes premiers pas dans le monde tu tatouage?
- Quel est le style que tu aimes le plus?
- As-tu des tatoueurs qui t’inspirent particulièrement?
- Qu’est ce qui t’a poussé à devenir tatoueuse?
- Comment es tu entrée dans le milieu du tatouage ? Comment as tu trouvé un maître tatoueur ?
- Quel est ton style de prédilection pour l’instant? Et Pourquoi? Dans quel style aimerais tu te perfectionner?
- Quels tatoueurs t’inspirent et pourquoi?
J’ai beaucoup d’artistes qui m’inspirent, comme El Patman ou Nick Fierro pour ses ornementaux, Rafel Delalande ou Neal Panda pour ses blackwork, Alix Gé bien sûr ou Eliot Wells, Jean Leroux, Yonmar, Theresa Sharpes, Justin Hartman, Emilie Rose Murray, Heckel, Emily Wood… pour le neotradionnel, Kim-Anh Nguyen, Steve Ng, Samuel Briganti, Matthew Houston… pour le traditionnel, mais il y en a tellement !
- Des projets?
Oui des petits ! Comme faire ma première convention en tant que tatoueuse cette fois ci (pourquoi pas Bordeaux), des petits guests pour me confronter à d’autres techniques de travail, faire des expos (ça bouge pas mal sur Nantes et il y a un chouette concept – La théière fumante – qui organise ça). Il faut seulement que je prenne davantage confiance en moi !