La question du tatouage chez les athlètes

De plus en plus de sportifs sont tatoués

Le corps des sportifs a quelque chose de sacré et c’est un véritable moyen d’expression. Mais parfois, ces athlètes décident d’en faire un usage symbolique en s’exprimant à travers leurs tatouages. Les raisons sont multiples : contrôler leur image publique, mettre en avant leur sentiment d’appartenance ou honorer leurs proches. C’est alors que le tatouage devient un message, une parole affichée haut et fort lors des représentations sportives.

Les sportifs tatoués célèbres

Quand on parle d’athlètes tatoués, on pense souvent à Dennis Rodman dont le look androgyne a participé à sa légende, ou encore à David Beckham dont les tatouages sont devenus emblématiques. D’ailleurs, Beckham est certainement le footballeur dont les tatouages ont inspiré une génération entière de sportifs. Il est même probable que ce soit lui qui ait lancé la mode. Véritable icône, il a arboré ses tatouages comme une vraie tendance, comme un moyen de se faire remarquer et de s’exprimer. On se souvient d’ailleurs de son tout premier tatouage, fait à l’occasion de la naissance de son fils Brooklyn. La légende du football anglais en a désormais plus de 40 et ces dessins à l’encre représentent aujourd’hui sa marque de fabrique.

Un autre footballeur a marqué les esprits, mais cette fois-ci, grâce à des tatouages éphémères : c’est Zlatan Ibrahimovic. Déjà connu pour son torse presque entièrement tatoué, il avait également ajouté des tatouages à l’encre éphémère affichant le nom de 15 personnes souffrant de la faim dans le monde. Ces noms ont depuis disparu, mais le message avait été percutant.

Quant à LeBron James, il s’était fait tatouer “Number 1” (numéro 1) lorsqu’il avait fait la couverture du magazine Sports Illustrated alors qu’il n’était encore qu’un lycéen.

Que ce soit pour renforcer la légende ou faire passer un message politique, le tatouage est désormais un puissant moyen d’expression au sein des sportifs de haut niveau.

Des restrictions possibles

Les sportifs de haut niveau sont parfois soumis à des restrictions particulières quant au choix de leur tatouage. En effet, si certains aiment laisser libre cours à leur imagination, certains athlètes aiment se faire tatouer des logos de marques célèbres. Or, cela peut entraîner des répercussions néfastes sur leur club ou sur leur université.

Un exemple célèbre est celui de J.R. Smith, basketteur connu des Cavaliers de Cleveland, qui avait un tatouage à l’effigie de la marque de vêtements Supreme. Son club lui avait alors demandé de le faire recouvrir, car la NBA interdit aux joueurs d’afficher un logo commercial sur leur corps ou leurs cheveux (notamment à cause du cas de Iman Shumpert qui avait rasé le logo d’Adidas sur sa tête en 2013).

Les clubs et les universités essaient de protéger leur réputation au maximum et les joueurs doivent ainsi respecter les règles mentionnées sous peine d’être par la suite discriminés à l’entrée de nombreux clubs réputés.

Le problème du tatouage dans les jeux vidéos

Les jeux vidéo de sport ont un grand succès

Avec le succès des jeux tels que FIFA ou NBA 2K, dans lesquels de nombreux sportifs tatoués sont représentés, une question a été au cœur d’une polémique : celle des droits d’auteur. En effet, grâce aux technologies de nouvelle génération, les modèles des joueurs sont extrêmement réalistes et font apparaître les différents tatouages de ces athlètes connus mondialement. Or, les tatouages n’appartiennent pas aux sportifs, mais à leur tatoueur. Cela peut paraître choquant, voire saugrenu, mais même si l’idée du dessin vient du joueur, l’œuvre  tatouée est la propriété de son artiste, donc du tatoueur. Un tatoueur avait d’ailleurs attaqué l’entreprise Electronic Arts pour atteinte au droit d’auteur lorsqu’il avait reconnu le tatouage de Ricky Williams dont il était l’auteur dans l’un de leurs jeux, avant de retirer sa plainte ultérieurement.

Cette question fait débat au sein même de la communauté des professionnels du tatouage, car, si certains tiennent à faire valoir leur droit d’auteur, certains trouvent la démarche ridicule. De nombreux tatoueurs avouent même avoir été étonnés lorsque les studios de jeux vidéo leur ont demandé une autorisation pour représenter un joueur avec leurs tatouages.

En tout cas, ce qui est certain, c’est que les studios sont désormais très vigilants avec cette question et que le débat au sein de la communauté du tatouage ne fait que commencer.

Partage