Mélanie Paris : le réalisme dans la peau

Même si son nom de famille ne l’indique pas, Mélanie Paris encre dans le sud de la France, à Sommières.

Bercée au dessin, elle a très vite basculé dans le monde du tatouage.  Judicieuse idée.

Est-ce que tu peux nous raconter comment tu es tombée dans le tatouage ?
« Je faisais beaucoup de choses différentes avant le tatouage ! À la base, j’ai même un bac pro Vente en animalerie ! J’ai été vendeuse en snack, éducatrice spécialisée avec les enfants handicapés mentaux, mais j’ai toujours fréquenté plus ou moins le milieu du tattoo depuis mes 20 ans, et celui du dessin grâce à mon père qui est portraitiste ! »

Quel a été l’élément déclencheur pour définitivement basculer dans le tatouage ?
« Je dirais que c’est un changement de vie, suite à une séparation. Pour la petite histoire, j’étais à l’époque éducatrice spécialisée  et un soir dans mon lit je réfléchissais, j’ai eu comme une révélation : « Et si je faisais tatoueuse ! » J’avais déjà le dessin, il ne me restait plus qu’à apprendre la technique pour tatouer. »

Peux-tu nous parler du premier tatouage que tu as piqué ?
« Il était sur ma mère ! C’était un tribal dans le dos. Ma famille et mes amis m’ont toujours servi de cobayes. »

Aujourd’hui, ta spécialité est le réalisme en noir et gris, mais est-ce que cela a toujours été le cas ?
« Oui, quand j’ai décidé de faire du tatouage, c’était avant tout pour pouvoir produire ce que je créais en dessin : du réalisme en noir et gris ! C’est vraiment ce style qui me passionne. »

Tu travailles sur d’autres supports que la peau ?
« Je fais beaucoup de dessin réaliste à la pierre noire et à la mine graphite. Cela me permet de m’exprimer librement, je vois cela comme des moments à moi ! »

Tu as mis longtemps pour atteindre ce degré de précision et réalisme ?
« Cela fait bientôt huit ans que je pique, mais au final je suis toujours en quête d’apprentissage. »

As-tu un petit conseil à donner à tous ces jeunes qui rêvent de devenir tatoueur ?
« Surtout, il faut : DESSINER, DESSINER, DESSINER ! Trêve de plaisanterie, face à un métier qui est de plus en plus prisé et où le niveau est de plus en plus incroyable, seuls ceux qui se démarqueront réussiront, et cela passe avant tout par la qualité du dessin. »

Tu as ouvert ton propre studio à Sommières, mais est-ce que tu fais encore des guests chez d’autres tatoueurs ?
« Non, mais vous pouvez me trouver chez Lowbrow Tattoo à Montpellier en guest, un samedi sur deux, pour les projets réalistes. »

Est-ce que tu reçois des guests à Sommières?
« Pas pour l’instant, mais peut-être un jour ! L’équipe vient juste de s’agrandir avec l’arrivée de KrisProlls en tant qu’apprenti, et Laure comme manager. »

Est-ce qu’ il y a une pièce que tu rêverais de faire et dont tu pourrais nous parler ?
« Moi, j’adore le surréalisme et j’adorerais que cela deviennent à la mode dans le tattoo car j’aurais beaucoup de choses à proposer ! Alors avis aux connaisseurs. »

Qu’est-ce que tu appelles tatouage surréaliste ?
« Le mouvement surréaliste en tatouage n’a pas été officialisé. Pour moi, il est issue de la peinture surréaliste (Dali, Magritte). Il est défini par des compositions de scènes photographiques réalistes, mais avec des éléments improbables sortis tout droit de l’inconscient. Je pourrais citer Mikhail Pollina qui a fait une pièce sur un dos assez représentative, je trouve. »